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Meurtre de sa conjointe : la Couronne n’y croit plus et demande l’acquittement



Alors que le procès pour meurtre au deuxième degré de Michael Gero devait amorcer l'étape des plaidoiries, le ministère public a plutôt laissé tomber l'accusation, lundi. Ce revirement de situation extrêmement rare est dû au fait que le procureur de la Couronne, Jacques Dagenais, n'était plus moralement convaincu de la culpabilité de l'accusé, après que celui-ci a donné sa version devant les jurés, à son procès.

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« Je n'ai aucun argument pour démontrer qu'il a tiré sur la victime. Toute la preuve démontre que ce n'est pas lui qui a tiré. Au début, je croyais avoir une bonne preuve », a expliqué Me Dagenais, la semaine dernière, alors qu'il demandait à la juge d'imposer au jury un « verdict dirigé d'acquittement. »


La juge Hélène Di Salvo a refusé, car elle estimait qu'il n'y avait pas absence totale de preuve, et qu'il revenait au jury de trancher. Ce n'était pas le moyen à utiliser, a-t-elle fait valoir.


Après avoir consulté ses supérieurs, Me Dagenais a opté pour une autre méthode, soit celle de l'arrêt des procédures sur le chef de meurtre. Ce qui a été fait, lundi. Tout cela s'est passé hors jury, ce qui fait qu'on ne pouvait le révéler. C'est ce matin que le jury a été convoqué et informé de la fin abrupte du procès.



Michael Gero, 27 ans, était accusé du meurtre non prémédité de sa conjointe, Sherri Amanda Thomas. La femme de 19 ans a été tuée d'une balle dans la tempe gauche, le 19 novembre 2013, dans l'appartement qu'elle occupait avec Gero, sur le Grand Boulevard. Il n'y avait qu'eux deux dans l'appartement, ce fameux matin.


À 7 h 53, complètement paniqué, Gero avait appelé le 9-1-1, pour signaler que sa conjointe s'était fait tirer à la tête. Il avait aussi demandé de l'aide de la voisine, afin qu'elle appelle aussi le 9-1-1. Gero était en boxer, tout mouillé et ensanglanté quand la police était arrivée. Il n'y avait pas d'arme à côté de la victime, qui aurait pu expliquer un suicide. L'arme utilisée a été retrouvée tard le soir, sur le toit de la maison. Les policiers ont trouvé 83 balles dans une boîte tachée de sang, dans la chambre principale. Il y avait du sang en différents endroits de l'appartement, et même sur une chaise, sur le balcon.



Au procès, Gero a raconté qu'il était dans la douche quand le coup de feu a éclaté. Il a expliqué avoir trouvé la jeune femme ensanglantée par terre. En constatant ce qui était arrivé, il avait paniqué, et avait balancé l'arme sur le toit. Ceci parce que depuis qu'il était sorti de prison, en 2011, il n'avait pas le droit d'avoir une arme en sa possession. Gero est un ancien vendeur de crack. Il a raconté qu'il s'était procuré l'arme afin d'assurer sa propre protection, mais qu'il ne la transportait pas avec lui.


Ce témoignage a ébranlé les convictions de Me Dagenais, un procureur de la Couronne de grande expérience, reconnu d'ailleurs pour sa ténacité. Il est à noter que Gero, qui est détenu depuis le 19 novembre 2013 pour cette affaire, a plaidé coupable, lundi, à des accusations de possession d'arme prohibée et bris d'ordonnance. M. Gero est en prison depuis plus de trois ans.


En calculant en temps et demi comme il est d'usage pour le temps préventif, on arrive à 59 mois de prison. Mardi, les avocats des deux parties ont proposé d'imposer une peine de quatre ans à M. Gero. La juge Hélène Di Salvo a reporté le prononcé de la peine à mercredi 1 mars 2017, si bien que M. Gero est resté détenu.


« C'est une histoire très triste. Il n'y a pas de gagnant. Mme Thomas est morte, M. Gero l'aimait, et il a perdu trois ans de sa vie », a fait valoir Me David Petranic, en sortant de la salle d'audience.



Ce que Me Dagenais a dit :

  • « La chose la plus stupide à faire : un suicide par arme à feu sans qu'il y ait une arme à feu à côté de la victime »

  • « Oui, il y a des zones d'ombre. Le sang a été déposé après le crime. Le sang, ça ne mène nulle part. »

  • « Je pense que s'il y a un verdict de culpabilité, ce serait un verdict déraisonnable. »

  • « Si je suis rationnellement non convaincu de sa culpabilité, il m'est très difficile de plaider le contraire. »

  • « On a une preuve tellement mince. Notre seule preuve à charge est l'arme, trouvée dans un endroit où elle ne doit pas être. Le technicien a dit que le pouce [de l'accusé sur l'arme] était déjà empreint de sang. L'empreinte est tellement nette, ce n'est pas une manière d'atteindre la gâchette. »

  • « Ce que l'accusé dit est corroboré par la preuve. »

  • « Le seul élément de preuve qu'on avait, il y a une explication raisonnable. »


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